Photo : Le président de la FéCaFoot, Samuel Eto’o Fils, à Mbankomo, ce samedi 29 novembre
Trois ans après une première élection marquée par un enthousiasme national rarement vu autour d’une institution sportive au Cameroun, Samuel Eto’o Fils a été réélu, ce samedi 29 novembre, à la tête de la Fédération Camerounaise de Football (FéCaFoot). Une reconduction de mandat qui, à l’image de la longévité politique de Paul Biya à la tête du pays, s’inscrit dans la continuité et la volonté affichée du patron du football camerounais de mener à terme ses réformes. Malgré l’opposition du ministère des Sports à ce vote et sa demande d’annuler l’Assemblée Générale élective qui se tenait au Centre d’excellence de la CAF à Mbankomo, dans le centre du Cameroun, réunis, les délégués ont accordé un second mandat à l’ancien capitaine des Lions Indomptables.
85 voix sur 87
Au terme de ce vote sans surprise, ce week-end, malgré un contexte interne marqué par des tensions, des contestations de clubs et des débats juridiques qui ont régulièrement secoué la fédération au cours des derniers mois, le scrutin s’est conclu avec 85 voix sur 87 en faveur de Samuel Eto’o Fils, seul candidat à sa réélection. L’ancienne légende des Lions Indomptables va donc exercer un second mandat à la tête du football camerounais. Une première depuis les trois mandats successifs de Mohammed Iya entre 2000 et 2013.
Un bilan contrasté, mais un soutien intact
Porté en 2021 par une vague populaire et l’ambition déclarée de « restaurer l’éthique » et de « moderniser » le football local, Samuel Eto’o se présentait avec un bilan contrasté. S’il est crédité d’une professionnalisation accrue des compétitions locales, d’investissements dans l’infrastructure et d’un regain de visibilité internationale, son mandat a également été marqué par des conflits ouverts avec certaines ligues et par une multiplication de procédures disciplinaires très médiatisées.
« Aucun joueur ne sera plus au-dessus du Cameroun. Aucun entraîneur ne sera plus au-dessus du Cameroun. »
Samuel Eto’o Fils
À peine réélu, l’ancien attaquant du FC Barcelone a choisi de marquer son retour d’une déclaration tonitruante visant à réaffirmer sa ligne directrice pour le nouveau mandat. « Aucun joueur ne sera plus au-dessus du Cameroun. Aucun entraîneur ne sera plus au-dessus du Cameroun. Celui qui veut défendre le maillot du Cameroun devra accepter que le Cameroun est au-dessus de lui. S’il ne l’accepte pas, je prendrai mes responsabilités. », a déclaré Samuel Eto’o Fils. Malgré ces turbulences, le vote de ce samedi semble confirmer une réalité politique bien connue au Cameroun : la stabilité institutionnelle reste un argument puissant, même dans le football.
« Notre prochain défi est juste devant nous : la CAN »
Samuel Eto’o Fils
Comme Paul Biya, dont la longévité au pouvoir inspire parfois métaphores et comparaisons, Eto’o Fils maîtrise désormais les rouages d’un système où l’endurance compte autant que la popularité. « Notre prochain défi est juste devant nous : la CAN [qui débutera le 21 décembre prochain, NDLR]. Nous devons prendre les décisions qui s’imposent afin d’offrir aux camerounais l’équipe qu’ils méritent. Nous devons tirer les conséquences de ce qu’il s’est passé. », a martelé le président de la FéCaFoot. Le Cameroun, tiré au sort dans le « groupe de la mort » (groupe F) aux côtés du Gabon, de la Côte d’Ivoire et du Mozambique, affrontera les Panthères, le mercredi 24 décembre prochain.
Des défis colossaux pour un second mandat
Le nouveau mandat qui s’ouvre s’annonce décisif. Parmi les dossiers prioritaires : la réforme des compétitions jeunes, le financement des clubs professionnels, la sécurisation des infrastructures, ainsi que la restauration d’un climat apaisé au sein de la gouvernance du football national. Eto’o, qui s’est engagé à poursuivre « un travail inachevé », devra également composer avec une pression populaire élevée, nourrie par des attentes fortes autour des performances des Lions Indomptables et du développement du football féminin.
Un leadership sous surveillance
Si sa réélection confirme l’influence intacte d’Eto’o dans l’écosystème sportif camerounais, elle ne met pas pour autant fin aux débats. Observateurs, clubs et acteurs du football attendent désormais des actes capables de transformer les promesses en résultats tangibles. À l’issue du vote, Eto’o a déclaré vouloir « rassembler » et « tourner la page des divisions ». Reste à voir si ce second mandat, obtenu dans un contexte électoral plus technique que populaire, sera celui de la consolidation ou celui d’une nouvelle série de confrontations internes. Pour l’heure, la FéCaFoot poursuit son histoire… et Samuel Eto’o Fils demeure, encore une fois, son visage le plus emblématique.










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