Photo : L’avion militaire nigérian C-130, à Bobo-Dioulasso, ce dimanche 7 décembre
Le Nigeria a réagi, ce mardi 9 décembre, avec retenue et pédagogie à la déclaration publiée la veille par la Confédération des États du Sahel (CES), après l’atterrissage d’urgence d’un avion militaire nigérian C-130 à Bobo-Dioulasso, au Burkina-Faso. L’incident, qui a brièvement suscité inquiétudes et spéculations sur une possible violation de l’espace aérien sahélien, semble désormais relever d’un simple problème technique, selon la version fournie par Abuja.
Les procédures internationales
En effet, dans un communiqué diffusé ce 9 décembre, dont une copie est parvenue à la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », ici à Porto-Novo, l’Armée de l’Air Nigériane (NAF) a expliqué que l’appareil, engagé dans une mission de convoyage vers le Portugal, avait dû se dérouter peu après son décollage de Lagos en raison d’une anomalie détectée en vol. L’équipage aurait alors appliqué les procédures internationales en la matière, choisissant « l’aérodrome le plus proche », en l’occurrence Bobo-Dioulasso. « L’équipage a constaté un problème technique qui a nécessité un atterrissage précautionnel […] conformément aux procédures de sécurité standard et aux protocoles de l’aviation internationale. », précise le communiqué signé par le Directeur de la communication de la NAF, le Commodore Ehimen Ejodame.
Une mise au point destinée à désamorcer les tensions
Selon Abuja, les militaires nigérians ont été accueillis « cordialement » par les autorités locales, et la mission devrait reprendre une fois l’appareil sécurisé. La NAF insiste par ailleurs sur son engagement à respecter les protocoles aériens et les normes internationales de sécurité. Cette communication intervient après la réaction de la Confédération des États du Sahel, qui avait exprimé des réserves sur ce qu’elle avait initialement interprété comme une incursion non-autorisée dans son espace aérien. Si la CES n’a pas officiellement commenté la version nigériane, des sources diplomatiques régionales indiquent que les discussions se poursuivent de manière « constructive ».
Aucune tension majeure
Pour plusieurs analystes, le ton mesuré du Nigeria vise à éviter l’escalade dans une région où les relations entre Abuja et les autorités sahéliennes restent délicates, notamment depuis la recomposition sécuritaire et politique née du retrait de plusieurs pays du dispositif régional ECOWAS (CEDEAO). Aucune tension majeure n’a été signalée autour de l’appareil immobilisé au Burkina Faso, et les autorités burkinabè, selon Abuja, coopèrent au processus de vérification technique. L’armée nigériane a tenu à remercier ses hôtes pour leur soutien, soulignant que la priorité demeure la sécurité de l’équipage..
Retour progressif au calme
Si l’incident a brièvement ravivé les sensibilités aériennes dans un espace sahélo-ouest-africain déjà marqué par les recompositions militaires, les clarifications apportées par Abuja semblent contribuer à un apaisement progressif. Reste à savoir si la CES publiera à son tour une mise à jour à la lumière des explications nigérianes.


Soyez le premier a laisser un commentaire