Photo : L’astronaute français Thomas Pesquet lors de sa première conférence de presse depuis son retour sur Terre.
Trois jours après son retour sur Terre à bord du vaisseau de SpaceX Crew Dragon, l’astronaute français Thomas Pesquet fait le point, ce vendredi 12 novembre, sur sa mission à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS). C’était au cours conférence de presse pendant laquelle il a raconté son séjour dans l’espace et son retour sur Terre. L’astronaute français de 43 ans est notamment revenu sur les différents aspects de ce voyage de six mois dans l’espace, des expériences scientifiques sur les blobs à son retour à bord de Crew Dragon en passant par les sorties extravéhiculaires qui lui ont fait décroché le record européen du temps de sortie à l’extérieur de l’ISS. Après son amerrissage en Floride, aux États-Unis, le mardi 9 novembre, Thomas Pesquet est actuellement à Cologne, en Allemagne, où il est suivi de près par l’équipe médicale de l’ESA. Ci-dessous, le résumé des principaux moments forts de la conférence presse de Thomas Pesquet.
Thomas Pesquet est arrivé et a commencé par rassurer tout le monde : « ça va très bien ». L’astronaute a rappelé que depuis son retour, il est scruté de près par des médecins et scientifiques. « On a des prélèvements à faire qui se font dès qu’on touche Terre, avant qu’on ait commencé à se réhabituer à l’environnement terrestre. », a partagé Thomas Pesquet. D’abord il faut signaler qu’au début de la conférence de presse du retour de Thomas Pesquet, un petit problème technique avait été signalé chez l’ESA. Après quelques minutes d’interruption, Thomas Pesquet, parfaitement bilingue, a commencé par répondre aux questions de la presse internationale. Qui a dit que dans l’espace, on ne peut pas rêver en apesanteur ? Eh bien, il fallait écouter le spationaute ce jour. « Les rares fois où j’ai rêvé à bord de la Station, c’était en apesanteur. », affirme Thomas Pesquet. « Ça se passait avec les règles de l’environnement physique dans lequel je me trouvais. », explique l’astronaute français.
Les deux grands événements qu’a dû gérer le commandant Pesquet
Pendant les dernières semaines de son séjour, Thomas Pesquet est devenu le premier commandant de bord français de l’ISS. Il a notamment évoqué deux événements qu’il a du gérer avec ce rôle. Le premier, c’est l’arrivée d’astronautes non-professionnels à bord de la station, avec l’arrivée d’une actrice et d’un réalisateur russe en octobre pour le tournage du premier film dans l’espace. « Ce n’était pas des professionnels, mais au final ça s’est très bien passé. On s’est mis d’accord gentiment, mais fermement sur les règles. Il se trouve qu’ils ont été très pro et que ça s’est très bien passé », a raconté Thomas Pesquet. « L’autre aspect du rôle de commandant de bord, c’est dans les situations d’urgence. C’est un style autoritaire, il faut qu’une seule personne ait la décision si l’appareil est en danger. », a détaillé l’astronaute, avant de donner un exemple très concret : la perte de contrôle d’orientation de la Station Spatiale Internationale. « Une chance » d’avoir vécu cela en tant que commandant, estime Thomas Pesquet, surtout que tout s’est bien passé. « On n’a pas perdu la communication avec le centre de contrôle au sol. Au final, on a réparti les rôles pour que tout se fasse en bonne intelligence. », a-t-il dit.
Aller vers Mars, d’accord, mais sans prendre trop de risque
L’un des principaux défis empêchant un voyage humain vers Mars aujourd’hui, ce sont les radiations spatiales, dangereuses pour la santé. « Mais des recherches sont en cours et des solutions existes. », a rappelé l’astronaute. « Sur les radiations, une des solutions c’est l’eau. Si on arrive à avoir un design où les réserves d’eau servent également de ‘mur’ au vaisseau, on a gagné. Mais l’eau en apesanteur est difficile à contrôler. », a déclaré Thomas Pesquet. Reste ensuite à quantifier le risque des radiations sur la santé. « Si on accepte un risque maximum de 3%, on peut se dire qu’une mission vers Mars ne passera pas, mais à 5% elle passerait peut-être. Après personnellement, à 3% comme à 5% je n’y vais pas. », a précisé Thomas Pesquet.
Le spationaute français a préféré son retour en Crew Dragon. Thomas Pesquet étant allé deux fois sur l’espace, il a effectué deux voyages de retour, le premier avec le vaisseau russe Soyouz, le deuxième avec le Crew Dragon de SpaceX. S’il estime que « ça freine un peu plus fort en Crew Dragon, l’impact est plus agréable avec la capsule de SpaceX. », estime l’astronaute français. « L’atterrissage en Soyouz est un peu violent car il se fait sur le sol, on tape assez fort. La capsule ensuite va rouler, ça donne la sensation d’un accident de voiture avec des tonneaux. Pour Crew Dragon, on a eu la chance d’amerrir sur une mer d’huile. On a tapé doucement, c’était assez soft. Tant mieux, car après six mois d’apesanteur, on est éprouvé. Masi globalement, on va dire que l’amerrissage était plutôt doux. », a confié Thomas Pesquet. Le moment le plus difficile ? Les sorties dans l’espace. « C’est plus facile d’évoluer en apesanteur que sur Terre. Les sorties extravéhiculaires sont les plus difficiles, avec un scaphandre qui nous protège, mais limite nos mouvements. Pendant 6 à 7 heures, on se bat contre cette armure et on met quelques jours à s’en remettre. », a dit l’astronaute.
Avant Pesquet, objectif Lune
Alors que Thomas Pesquet n’est pas encore à l’écran, il convient de noter que les responsables de l’ESA rappellent que le prochain objectif de l’Agence européenne et de la Nasa est de retourner autour de la Lune. Une première étape aura lieu le 12 février prochain avec la mission Artemis 1, qui mettra en orbite autour de notre satellite le vaisseau Orion, sans équipage pour le moment.
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