Photo : Le président sénégalais, Bassiriou Diomaye Faye, prêtant le serment, à Diamniadio, ce mardi 2 avril
7 millions de sénégalais ont choisi parmi les 19 candidats dans 14400 bureaux de vote dont 807 à l’étranger, le successeur de Macky Sall (2012-2024), le dimanche 24 mars dernier. Né le 24 mars 1980, Bassirou Diomaye Faye, élu à l’heure de ses 44 ans par KO, soit dès le premier tour de l’élection présidentielle, vient donc d’être investi cinquième et plus jeune président de l’histoire du Sénégal. Ce mardi 2 avril, il a prêté serment à Diamniadio, près de Dakar, la capitale. Soit un mois jour pour jour, le 2 mars dernier, il rentrait en prison. Bassirou Diomaye Faye était il y a un peu plus de deux semaines encore un candidat de l’opposition en prison ainsi que le candidat de substitution d’ Ousmane Sonko principal opposant de l’ancien président et leader des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF).
Sous un tonnerre d’applaudissements
Devant un parterre de dignitaires sénégalais, des centaines d’officiels du pays et huit chefs d’État africains, le nouveau président s’est plié aux dispositions constitutionnelles lors d’une cérémonie solennelle qui s’est déroulée au Centre des expositions de la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar. « Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois. », a déclaré, la main droite levée, Bassirou Diomaye Faye, débutant officiellement ainsi son mandat de cinq ans, qui marque aussi la fin d’un parcours politique indescriptible. L’actuel chef de l’État sénégalais a prononcé son discours d’investiture sous un tonnerre d’applaudissements.
« Le 24 mars, c’est le Sénégal qui a gagné ! »
Bassiriou Diomaye Faye
L’ancien inspecteur des impôts, radié par l’administration Sall avec pour ministre des finances, Amadou Ba, le candidat du pouvoir sortant qu’il a battu dans les urnes, il y a dix jours, était debout ce matin bien présidentiable. L’écharpe verte, le collier doré de l’ordre national du Sénégal barrant sa poitrine et le visage sérieux, dans son costume sombre, Bassirou Diomaye Faye a commencé par rendre hommage à ses compatriotes qui l’ont élu. « Le 24 mars, c’est le Sénégal qui a gagné ! », a d’entrée lancer Bassiriou Diomaye Faye sous les applaudissements. C’était l’occasion en or pour le jeune président de la République du Sénégal de revenir sur ce bras-de-fer de trois ans entre le président sortant, Macky Sall, et son parti, le PASTEF. Bras-de-fer qu’il a mené derrière les barreaux, mais dont il retient l’urgence de retrouver une cohésion nationale et un climat apaisé dans le pays. Un discours fédérateur et humble qui est en arrimage avec ses déclarations précédentes.
« Je souhaite un pays d’espérance, un pays apaisé, avec une justice indépendante et une démocratie renforcée, telle est ma promesse devant Dieu. »
Bassiriou Diomaye Faye
Le cinquième président sénégalais a exprimé la conscience du profond désir de changement de ses concitoyens. Le chef de l’État a promis d’y travailler inlassablement, promis la stabilité et la promotion de l’intégration africaine. Sur le plan voisinage, le président sénégalais a également promis plus de solidarité avec les pays limitrophes surtout face aux enjeux de sécurité. « Je souhaite un pays d’espérance, un pays apaisé, avec une justice indépendante et une démocratie renforcée, telle est ma promesse devant Dieu. », a fait savoir Bassiriou Diomaye Faye. Une fin de discours qui a été nourri d’un tonnerre d’applaudissements et slogan : « Diomaye président ! ». La suite de l’investiture a été le Palais présidentiel où Bassirou Diomaye Faye était entendu par le président sortant pour la passation de pouvoir. Il faut noter l’absence de Macky Sall à la cérémonie d’investiture de son successeur ce mardi matin.
Mesdames les premières dames
À la tête des huit chefs d’État étrangers qui ont effectué le déplacement de Dakar, le nigérian Bola Ahmed Tinubu, président de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). À ses côtés, il y a aussi le président de la Mauritanie, de la Gambie, de la Guinée-Bissau ou encore de la Guinée Conakry. Trois invitations particulières ont été remarquée dans le rang des dirigeants, notamment ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Burkina-Faso, le Mali et le Niger. Ce sont finalement les présidents des Parlements de transition du Burkina-Faso et du Mali qui ont répondu présent. À en croire l’entourage du dirigeant sénégalais, Bassirou Diomaye Faye voulait tendre la main aujourd’hui à ses homologues d’AES. Selon le même entourage, le jeune président est prêt à œuvrer au retour de ces derniers au sein de la CEDEAO. Il convient de relever que l’investiture de ce jour marque la troisième alternance par les urnes dans l’histoire du Sénégal qui enregistre son cinquième président après Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall. Signalons que le Sénégal a dès ce jour, Mesdames les premières dames car Bassiriou Diomaye Faye est un polygame.
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