(Photo : Patrice Talon et Robert Dossou, en marge de la cérémonie de prestation de serment de la 6e mandature de la Cour Constitutionnelle)
Après la déclaration du Bloc de la Majorité Parlementaire (BMP) le vendredi 29 mars 2019 à l’Assemblée nationale à Porto-Novo et à son invitation aux béninois à se rendre aux urnes le 28 Avril prochain, suite à l’échec du consensus à la crise pré-électorale qui maintient le pays dans la confusion, l’ancien président de la Cour Constitutionnelle du Bénin, Me Robert Dossou, s’est prononcé sur la chaîne de l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB), chaîne nationale. Dans son intervention, il a surtout mis l’accent sur la loi électorale. Selon lui, l’ultime solution de sortir de la crise est la suspension de toutes les lois électorales. C’est-à-dire, la charte des partis politiques et le code électorale en vigueurs en République du Bénin.
Pour l’avocat, ancien bâtonnier au Barreau du Bénin, la suspension d’une loi n’est pas une première dans ce pays modèle de la démocratie. « Il est déjà arrivé ici au Bénin qu’une loi électorale soit suspendue. », a dit Me Robert Dossou. L’homme de droit a rappelé le cas de la loi portant organisation du recensement électoral national approfondi et établissement de la Liste Électorale Permanente Informatisée (LEPI). « Combien de fois, à l’approche des élections nous n’avons pas voté une autre loi pour suspendre cette loi-là et mettre en vigueur les textes antérieurs ? » a-t-il soutenu en s’interrogeant.
La solution Robert Dossou
L’homme qui a prononcé l’historique Knock-Out (KO) de la présidentielle de 2011 au Bénin, n’a pas partagé la conclusion du BMP sur le consensus recherché. Contrairement à ces parlementaires soutenant les actions du chef de l’État béninois, Patrice Talon, Me Robert Dossou considère que toutes les cartes ne sont pas encore jouées pour la sortie de la crise. « (…) voter une autre loi pour suspendre cette loi-là et mettre en vigueur les textes antérieurs. C’est à cela que j’invite pour apaiser. » a-t-il suggeré. Il faut dire que cette proposition de sortie de crise, vue la trempe de celui qui la propose, pourrait bien receuillir l’avis favorable du chef du Gouvernement béninois, Patrice Talon.
Toujours dans sa bonne volonté de voir se tenir un scrutin inclusif, le chef de l’État a encore fait du premier jour du mois des législatives (28 avril), une journée d’audience avec les hautes personnalités du pays. En effet, le chef de l’exécutif a rencontré ce lundi 1er avril 2019, les présidents des institutions de la République du Bénin pour consultation au Palais de la Marina à Cotonou. Ceci pour peut-être approuver la proposition de l’homme à barbichette blanche, l’ancien président de la Cour Constitutionnelle du Bénin, Me Robert Dossou.
Patrice Talon s’adresse aux béninois bientôt
Ce lundi 1er avril, à l’invitation du chef de l’État béninois, Patrice Talon, ils étaient tous là, les huit (08) présidents d’institutions de la République du Bénin. Il s’agit du président la Cour Constitutionnelle, du président de la Cour Suprême, du président de l’Assemblée Nationale, du président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), du président du Conseil Économique et Social (CES), du président de la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA), de la présidente de la Haute Cour de Justice et enfin du Médiateur de la République.
Au cours de la rencontre, le chef de l’État béninois, a certainement été préoccupé par l’idée d’organiser sa toute première élection dans le pays depuis son avènement à la tête du Bénin et surtout de conserver au pays son titre de laboratoire démocratique. À en croire les sources proches de la présidence, à la sortie de la rencontre avec lesdits présidents d’institutions, le chef de l’exécutif béninois, Patrice Talon va prendre, ses responsabilités pour un dénouement de la situation dans les toutes prochaines heures. Cette prise de responsabilité se fera à travers une adresse à la Nation béninoise pour lui faire part de sa décision de dégeler la crise. Pour ce faire, le chef du Gouvernement a pris une ordonnance dans laquelle il pourrait décider d’ultimes actions, apprend-on des sources à la Marina. Dans le but de respecter les procédures constitutionnelles, le chef du Gouvernement pourrait convoquer une réunion extraordinaire du Conseil des Ministres pour valider sa décision. Après ces démarches, le peuple béninois saura apprécier la maturité de son élu à la magistrature suprême du Bénin.
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