Photo : Le président américain sortant, Donald Trump, ici à la Maison Blanche à Washington, le 7 décembre 2020
Le président américain sortant, Donald Trump, battu par le président élu Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre dernier, a demandé hier, samedi 2 janvier, à un haut responsable de « trouver » les bulletins de vote nécessaires pour annuler sa défaite dans l’État de Géorgie, au cours d’un appel stupéfiant diffusé ce dimanche 3 janvier par le Washington Post (à écouter en cliquant ici). Donald Trump qui refuse toujours de concéder sa défaite à la présidentielle américaine, a tenté, lors d’une longue conversation téléphonique, de rallier à sa cause Brad Raffensperger, l’élu républicain en charge des élections dans cet État, en alternant pressions et cajoleries. « Il n’y a pas de mal à dire que vous avez recalculé. », a notamment déclaré Donald Trump à ce dernier, selon un enregistrement de la discussion réalisé à son insu et rendu public par le Washington Post, puis d’autres médias américains. « Tout ce que je veux, c’est trouver 11.780 bulletins (…) parce que nous avons gagné cet Etat. », a-t-il justifié, alors que la victoire du démocrate Joe Biden en Géorgie avec environ 12.000 voix d’écart a été confirmée par un recomptage et des audits. Il faut noter que cet enregistrement stupéfiant, dévoilé par le Washington Post, dure plus de 60 minutes.
Invoquant des « rumeurs » de fraudes, Donald Trump a jugé, d’une voix étranglée par l’émotion, « injuste que l’élection (lui) ait été volée ». « Vous savez ce qu’ils ont fait et vous n’en parlez pas : c’est un délit, vous ne pouvez pas laisser ça avoir lieu, c’est un gros risque pour vous. », a-t-il ajouté, menaçant.
« Nous pensons que nos chiffres sont bons. »
Brad Raffensberger
Brad Raffensberger, qui était accompagné d’un avocat de l’État, n’a pas cédé. « Nous pensons que nos chiffres sont bons. », a-t-il sobrement rétorqué. La diffusion de cet enregistrement, que la Maison Blanche n’a pas souhaité commenter, a immédiatement suscité une onde de choc à Washington. « Le mépris de Trump pour la démocratie est mis à nu. », a notamment commenté l’élu démocrate Adam Schiff, en jugeant ses pressions « potentiellement répréhensibles ». Sa consœur Debbie Wasserman Schultz a dénoncé l’acte d’un « président désespéré et corrompu ». « C’est accablant », a pour sa part tweeté l’élu républicain Adam Kinzinger, en appelant les membres de son parti à ne pas suivre le président dans sa contestation des résultats. « Vous ne pouvez pas faire ça en ayant la conscience tranquille. », leur a-t-il lancé. Donald Trump s’est lancé dès novembre dernier dans une croisade pour nier la victoire de Joe Biden, mais a essuyé des échecs systématiques devant la justice et auprès des élus locaux, y compris républicains, qui ont tenu face à ses pressions. Il convient de noter que le collège électoral a déclaré le 14 décembre la victoire au démocrate avec 306 grands électeurs contre 232 au président sortant, un score qui doit être certifié mercredi 6 janvier au Congrès en vue de la prestation de serment du 46ème président des États-Unis, Joe Biden, le 20 janvier prochain.
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