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Ligue des nations : La France met la main sur le seul trophée qui manquait à son palmarès en battant l’Espagne (2-1) en finale

Photo : Le capitaine français Hugo Lloris et ses coéquipiers soulevant le trophée, au stade San Siro, ce dimanche 10 octobre


Pour leur faute avouée en sortant groggy de l’Euro 2020, les Bleus de la France sont désormais à moitié pardonnés par leur public. À la finale de la Ligue des nations face à l’Espagne au stade San Siro, ce dimanche 10 octobre à Milan, en Italie, les hommes de Didier Deschamps « DD » ont fait simplement le bon job. Requinqués après la demi-finale renversante face à la Belgique, jeudi 7 octobre, où menés 2-0 à la mi-temps, les champions du monde ont su retourner la situation et s’imposer 3-2 sur le fil, les Bleus se sont offerts leur moment le plus excitant de cette année 2021 ce soir. Ils ont réitéré la performance en battant l’Espagne après avoir été mené un but à zéro. Toujours présent pour débloquer les situations, Karim Benzema a prouvé qu’il est le meilleur attaquant en forme actuellement dans l’équipe de France. Il a permis, de part ses talents, aux Bleus d’égaliser avant que l’autre fusée, Kylian Mbappé, ne marque le but du trophée. La France a une fois de plus renversé l’Espagne, remporte la Ligue des nations et succède au Portugal. 

Un match très spécial 

Cette confrontation face à une équipe d’Espagne joueuse et rajeunie était annoncée en effet très spéciale pour diverses raisons. Tout d’abord, l’équipe de France, en plus de vouloir marquer des points non négligeables au classement FIFA (actuellement 4ème, derrière la Belgique, le Brésil et l’Angleterre), avait ici l’occasion de mettre la main sur le seul trophée qui manquait à son palmarès. Rappelons que la première édition de cette Ligue des nations avait été remportée en 2019 par le Portugal de Cristiano Ronaldo après avoir remporté l’Euro 2018. Les Bleus, champions du monde en titre, ont aussi marqué les esprits à treize (13) mois de la prochaine Coupe du monde au Qatar.

« Ça nous ferait du bien et nous donnerait beaucoup de confiance, prouverait qu’on peut faire mal lors de la prochaine Coupe du monde. »

Antoine Griezmann

En mettant une croix définitive sur la sortie par la petite porte de l’Euro 2020, l’attaquant français de l’Atlético Madrid l’avait souligné quelques heures avant la finale. « Ça nous ferait du bien et nous donnerait beaucoup de confiance, prouverait qu’on peut faire mal lors de la prochaine Coupe du monde. », avait résumé Antoine Griezmann, vendredi 8 octobre, en conférence de presse. « On veut montrer qu’on a rien perdu, qu’on reste une nation forte. », avait-il ajouté. France-Espagne a par ailleurs beau être un classique du Vieux Continent, les deux acteurs ont perdu l’habitude de se rencontrer ces dernières années. Le choc précédent remonte à mars 2017 au Stade de France, un soir où l’Espagne avait gagné 2-0 et où l’équipe de France découvrait la VAR, à ses dépens.

Un adversaire qui réussit mal aux Bleus

Avant la rencontre de ce soir qui est la dixième entre les Bleus et la Roja, les deux sélections se sont rencontrées neuf (09) fois depuis l’année 2000, avec un bilan très défavorable aux Bleus : deux (02) victoires, un (01) nul et six (06) défaites. Les prestations de Karim Benzema (Real Madrid), Antoine Griezmann (Atlético Madrid) et de notre compatriote français Jules Koundé (FC Séville), tous trois ce dimanche soir, étaient aussi particulièrement scrutées, eux qui évoluent dans le championnat espagnol et faisaient face à certains de leurs coéquipiers en club. Sans compter ceux qui connaissent bien le championnat espagnol comme Raphaël Varane (passé du Real Madrid à Manchester United l’été dernier)… ou pourraient le rejoindre, à l’image de Kylian Mbappé.

Un Roja Bleu ou un Bleu Roja, une histoire 

Enfin, un autre joueur qui a été particulièrement observé lors de cette finale était bien Aymeric Laporte. Le défenseur d’origine française de la Roja, laissé de côté par Didier Deschamps et attiré par Luis Enrique avant l’Euro 2020, a vécu des retrouvailles attendues face à ses anciens coéquipiers tricolores. Pour la première fois, le néo-international espagnol de 27 ans affronte les Bleus, dont il a porté les couleurs en équipe de jeunes une cinquantaine de fois, brassard de capitaine en prime. C’était le cas encore le 24 mars 2016 pour sa dernière apparition avec les Espoirs, contre l’Écosse, aux côtés de Presnel Kimpembe et Benjamin Pavard. Face aux deux champions du monde ce dimanche à Milan, « ce sera un match très spécial, mais désormais je suis à 300% avec l’Espagne. », avait commenté en amont le défenseur de Manchester City dans une vidéo mise en ligne par la Fédération espagnole. Le joueur né en France, précisément à Agen, passé par Bayonne (la ville natale de Deschamps) avant d’éclore au plus haut niveau à l’Athletic Bilbao, a été naturalisé le 11 mai dernier, à quelques jours seulement de l’annonce de la liste espagnole pour l’Euro 2020, dont il fut l’une des surprises en l’absence de Sergio Ramos.

« Ils m’avaient contacté quand j’étais en U19, c’était différent d’aujourd’hui. Là, Luis Enrique m’a appelé, il m’a demandé quelle était ma situation, l’envie que j’avais de défendre ce pays, de jouer au plus haut niveau, et je lui ai dit que je serais très heureux d’en être. »  

Aymeric Laporte

Aymeric Laporte, titulaire indiscutable avec la Roja. « Ils m’avaient contacté quand j’étais en U19, c’était différent d’aujourd’hui. Là, Luis Enrique m’a appelé, il m’a demandé quelle était ma situation, l’envie que j’avais de défendre ce pays, de jouer au plus haut niveau, et je lui ai dit que je serais très heureux d’en être. », avait expliqué Aymeric Laporte par la suite dans un espagnol parfait en conférence de presse. Avec l’Espagne, il s’est imposé d’entrée comme un titulaire indiscutable de la défense, de son premier match contre le Portugal en préparation à l’Euro jusqu’à la demi-finale perdue contre l’Italie aux tirs au but, le 6 juillet dernier, à Wembley. Les retrouvailles auraient été moins chaleureuses avec Didier Deschamps. Le sélectionneur l’a appelé fin 2016 puis en mars 2017, en le cantonnant à chaque fois au banc des remplaçants, avant de le convoquer à nouveau en août 2019, mais une blessure a empêché le joueur de venir.

« Il a été avec nous, il est aujourd’hui avec l’Espagne, je le respecte »

Didier Deschamps

Selon le joueur, le pont ne devrait pas être coupé entre le coach français et lui.  « Je suis sûr que notre relation restera cordiale. », espère le jeune joueur espagnol d’origine française. « J’avais essayé de me mettre en contact avec lui, mais ça n’avait pas pu se faire, sans doute parce qu’il avait dû changer de numéro. Cela ne me préoccupe plus aujourd’hui. », avait assuré le défenseur en mai. Didier Deschamps avait peu goûté cette déclaration, reprochant au joueur d’avoir été « mensonger », dans un entretien à la presse quotidienne régionale française. « Le seul message que j’ai eu de sa part date du mois d’octobre (2020) pour une situation précise où il avait été blessé en septembre et n’était plus dans les pré-listes. Il n’y a pas de gâchis, c’est son choix. », a soutenu DD. De nouveau interrogé samedi 9 octobre, soit la veille de la finale, à Milan, sur cette décision, DD a eu des mots plus pacifiés pour le défenseur. « Il a été avec nous, il est aujourd’hui avec l’Espagne, je le respecte. », a estimé le technicien français. « C’est sa voie, qu’elle soit la plus belle possible… Même si (ce dimanche) les voies vont évidemment se croiser. », sur la pelouse de San Siro. Ce qui a été le cas et le champion du monde 1998 est sorti gagnant.

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