Photo : Les présidents américain, Joe Biden, et kényan, Uhuru Kenyatta, dans le Bureau ovale à Washington, jeudi 14 octobre
Le 46ème président des États-Unis, le démocrate Joe Biden a regardé en Afrique depuis son arrivée à la Maison Blanche. Le successeur du républicain Donald Trump a reçu, hier son premier président africain dans le Bureau ovale à la Maison Blanche. Il s’agit du dirigeant kényan, Uhuru Kenyatta, ce jeudi 14 octobre, devenant ainsi le premier chef d’État africain à être invité à la Maison Blanche par Joe Biden. Le choix porté sur le pays d’origine de l’ancien président américain Barack Obama est-il un signe de reconnaissance et de gratitude envers ce dernier ? La rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE » n’ont pas la réponse ici à Porto-Novo. Mais le média béninois se rappelle de combien le soutien du 44ème président des États-Unis a été de taille pour l’actuel homme fort de Washington dans la présidentielle du 3 novembre dernier. Cette rencontre aussi bien importante a été une occasion en or pour Joe Biden d’afficher non seulement sa volonté de « renforcer les liens avec les pays d’Afrique », mais aussi et surtout celle de vaincre l’ennemi cruel invisible et meurtrier, Coronavirus en Afrique. Le président américain a annoncé, à cet effet, le don de 17 millions de doses de vaccins anti-Covid à l’Union Africaine (UA) en plus des 50 millions de doses déjà envoyées à l’organisation. Il s’agira notamment du vaccin Johnson & Johnson. Il faut noter qu’au total, Washington a promis de faire don de plus de 1,1 milliard de doses de vaccin contre le Coronavirus aux pays les plus pauvres.
C’est avec cette bonne nouvelle qu’Uhuru Kenyatta a été introduit dans le vif de son audience avec son homologue américain dans le Bureau ovale où se trouvent en menu le climat, la transparence financière et bien évidemment la sécurité. « Nous allons aussi parler du renforcement de la transparence financière. », a prévenu Joe Biden. Un point qui rappelle à son hôte, les révélations des Pandoras Papers : vaste enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Dans la publication de son rapport, l’ICIJ affirme notamment que le dirigeant kényan, Uhuru Kenyatta, possède secrètement, avec six membres de sa famille, un réseau de onze compagnies offshore, dont l’une possède des actifs évalués à 30 millions de dollars. Toute chose qui mettrait en cause la volonté du premier citoyen kényan à combattre la corruption dans le pays. Mais ceci n’a pas perturbé l’audience présidentielle au cours de laquelle Joe Biden a aussi échangé avec le président kényan sur la manière de « renforcer la sécurité et la paix » dans la corne de l’Afrique, zone particulièrement instable du continent souvent en proie aux affres des terroristes. Le Kenya sent la perturbation de sa sécurité et de sa paix autour de lui avec la Somalie, un pays voisin qui est plongée dans le chaos depuis vingt ans sous les sévices des Shebab, affiliés à Al-Qaïda. L’autre voisin, l’Éthiopie avec son théâtre d’un sanglant conflit dans la région du Tigré.
Le président américain, devant son hôte, a également évoqué le changement climatique. L’africain n’est pas allé par quatre chemins pour s’exprimer. « Le continent africain était celui qui émettait le moins, mais qui payait le plus lourd prix. », a indiqué Uhuru Kenyatta. Quand le grand plan d’investissements international est arrivé sur le tapis, à Washington, Nairobi a déclaré que l’administration Trump avait entamé avec le Kenya des discussions sur un accord de libre-échange, mais l’équipe de Joe Biden n’a pas encore repris les négociations. Cette déclaration indique l’inquiétude du Kenya de voir approcher la date d’expiration, en 2025, d’un accord qui dispense très largement ses exportations vers les États-Unis de droits de douane. Contrairement à son prédécesseur Donald Trump qui ne jurait que par les négociations commerciales bilatérales, Joe Biden, lui affiche jusqu’ici plutôt une grande retenue en la matière. Selon l’administration Biden, Washington « continuait à travailler » avec Nairobi sur « la meilleure voie à suivre » concernant les questions de commerce. Un haut responsable de cette administration a toutefois souligné qu’un accord de libre échange n’était qu’un « exemple » parmi d’autres options, évoquant le grand plan d’investissements international présenté au dernier G7 par le locataire de la Maison Blanche.
À en croire les autorités américaines, Joe Biden ambitionne à travers ce plan, de fédérer la communauté internationale autour d’un programme de développement économique. Objectif : contrer la vaste offensive mondiale de la Chine dans les infrastructures qu’est « routes de la soie ». En effet, aux yeux de Washington, c’est avec cette offensive que Pékin multiplier les investissements dans les pays en développement, notamment en Afrique.
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