Photo : Le président béninois Patrice Talon, à Cotonou, ce mardi 10 novembre
Alouwaaa sioo ! owoo owooo owooo oooo ! Patrice Talon, énan chè nan wé ! C’est le slogan des grands événements majestueux dans le royaume du Dahomey.
Ce royaume, l’un des plus résistants à la colonisation en Afrique, notamment à celle française en 1892, a vu ses rois ardents défenseurs de sa terre, sourire ce jour au fond fin de leur tombeau. En revanche, le Général Alfred Dodds (1842-1922) qui était à la tête des troupes françaises, doit se retourner dans sa tombe ce mercredi 10 novembre. Aujourd’hui République du Bénin, et ce, depuis 1960, l’un des dignes fils de ce pays au Sud de l’Équateur en Afrique de l’Ouest, a gagné un « Pari » là où aucun dirigeant béninois n’a réussi depuis plus d’un demi-siècle. Patrice Athanase Guillaume Talon, président de la République, chef de l’État, chef du Gouvernement, a, au lendemain de son accession à la Magistrature Suprême du Bénin, en 2016, entamé une démarche historique vers la France, le pays colonisateur. Une démarche jugée très risquée et de mince chance d’un aboutissement heureux par certains incrédules à la capacité politique de l’ex-homme d’affaires béninois, n’a pas eu raison de l’ancien faiseur de roi à faire marche-arrière sur le chemin de Paris.
L’actuel locataire de La Marina, à Cotonou, la capitale économique du Bénin, a compté sur son courage. Le président français témoigne, puisque le béninois était revenu en charge de sa demande en 2018. « (…) Vous avez eu le courage de demander et de redemander ce qui vous étiez dû. », a reconnu Emmanuel Macron, hier, saluant l’audace du président béninois. Une fois en France, et déterminé avec en germe, le « Bénin Révélé », il a été très respectueusement ferme dans sa requête, adressée à l’État français, sur la restitution des œuvres d’art propriétés patrimoniales volées par les colonisateurs français quelque 130 ans dans le royaume de Dahomey. Parmi les 26 œuvres qui ont été récupérées par le chef de la Rupture au Bénin, il y a juste 24 heures, en France, figurent des statuts totem de l’ex-royaume d’Abomey ainsi que le trône du roi Béhanzin pillé lors de l’assaut des troupes coloniales françaises sur le palais royal d’Abomey en 1892 qui sont déjà là.
Depuis hier, mardi 9 novembre et jusqu’aujourd’hui, mercredi 10 novembre, le résultat donne raison au chef du Nouveau Départ béninois pour son travail inédit abattu sur un long chemin qui a été reconnu par le premier citoyen français. « C’est l’aboutissement d’un travail qui vient de loin, de très loin. », avait souligné Emmanuel Macron, le mercredi 27 octobre dernier, lors de la cérémonie symbolique des adieux de la France aux œuvres d’art des trésors royaux d’Abomey, au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, à Paris, pour la confirmation de l’événement historique de ce jour. En effet, la France a restitué 26 œuvres d’art des trésors royaux du Dahomey, à travers une cérémonie officielle de signature d’acte de transfert qui s’est déroulée à l’Élysée, à Paris, en présence du président béninois, Patrice Talon. Elle a marqué depuis ce mardi et définitivement la fin du séjour en terre française de 26 œuvres d’art des trésors royaux d’Abomey attendues depuis des siècles par leur terre d’origine, le Bénin. « Ces œuvres étaient attendus depuis longtemps. Si longtemps. », a reconnu Emmanuel Macron. Et justement, elles viennent de fouler le sol de leur auteurs. le principal acteur du retour de ces identités culturelles béninoises, le président du Bénin, ne cache pas son immense joie. Son enthousiasme est total à sa descente à l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin (CBG) de Cotonou, la capitale économique du Bénin.
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