La question mérite d’être posée. Mais depuis la semaine dernière où le Conseil d’Administration du Millennium Challenge Corporate (MCC), a décidé de réduire la part de l’investissement régional qui sera faite au Bénin dans le cadre des prochains Compacts, la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE » n’ont toujours pas encore une réponse. La seule réponse qu’elles peuvent se contenter du côté du gouvernement du président Patrice Talon, vient de son porte-parole. Selon le Secrétaire Général Adjoint du gouvernement Talon 2, la gouvernance Rupture-Nouveau Départ est celui de la séparation des pouvoirs. « Au Bénin, les institutions jouent leur rôle. », a réagi Wilfried Léandre Houngbédji suite au deuxième fait des deux sur lesquels s’est basé Washington pour prendre cette décision bien humiliante :
- « Déclin de l’engagement du Bénin vis-à-vis des critères d’éligibilité et de la gouvernance démocratique »
- « Ingérence politique dans le système judiciaire pénal du Bénin ».
Il existe un lien entre ces deux faits, quand bien même le second est un jugement de valeur inadmissible de l’administration américaine sur le fonctionnent de l’appareil judiciaire d’un État souverain comme le Bénin. Un comportement diplomatique du Département d’État américain que le peuple américain ne peut jamais accepter à aucun pays du monde dans un cas réciproque.
« Financement du terrorisme »
À supposer que le Ministère des Affaires Étrangères du Benin critique officiellement la justice américaine après avoir condamné les citoyens américains pour des infractions comme « financement du terrorisme », ce serait un scandale, un affront et une attaque à la dignité du peuple américain aux yeux du 46ème président des États-Unis d’Amérique et de son administration. Eh bien, la Maison Blanche doit retenir que c’est le même ressentiment qui s’observe actuellement et manifestement chez les béninois. Il est donc bien clair que cet agissement du Département d’État américain est l’évidence de l’ingérence politique du pays que dirige Joe Biden dans le fonctionnement d’une agence indépendante du gouvernement américain comme le MCC qui est sous la tutelle du Congrès américain. Quelle influence excessive du politique qui a fini par compromettre l’indépendance acquise de cet emblématique organisme à la première analyse de sa décision motivée par le « déclin de l’engagement du Bénin, vis-à-vis des critères d’éligibilité et de la gouvernance démocratique ». Une grosse interrogation se pointe : pourquoi le Conseil d’Administration du MCC n’est-il pas allé dans le sens de l’inéligibilité du Bénin si tant est que cette motivation est vraiment fondée ? La réponse à cette question est claire, limpide comme l’eau de roche et connue de tout le monde.
Éligible ou inéligibilité ; pas d’éligibilité à moitié
En effet, dans les règles de fonctionnent du MCC en ce qui concerne la sélection des pays auxquels il fournit une assistance, un pays est éligible ou ne l’est pas. Point. Il n’existe nulle part dans ces règles de fonctionnement, éligibilité à moitié. Alors, la décision au sujet du Bénin n’est-elle pas là une instauration de facto d’une catégorie de pays semi-éligibles que l’on pourrait priver d’une part importante de ce qui est prévu aux pays éligibles ? C’est oui ! Mieux, si le Conseil d’Administration du MCC était vraiment indépendant du gouvernement américain, il pouvait rester dans les normes en suivant ses règles de fonctionnement et interrompre le financement des programmes en cours au Bénin. L’exemple de 2009 avec le cas de Madagascar à la suite du coup d’État intervenu dans le pays, le vendredi 20 mars 2009. Le MCC pouvait aussi purement et simplement déclarer le Bénin non-sélectionné pour les programmes à venir. Encore que là, il est important de le relever, c’est une direction sens interdit pour les administrateurs du MCC qui, pour rester effacé sur les questions de droit et d’objectivité, ont créé une option plus facile qui consiste à diminuer drastiquement au Bénin ce qui lui revient dans l’investissement régional. La décision y afférente est donc subjective.
Bénin = liberté économique, ARCH, gouvernance démocratique
Elle est surtout émotive parce que fonder sur une appréciation malsaine de l’actualité judiciaire béninoise et approximative parce que déconnecter des principes habituels de fonctionnent du MCC. Rappelons que la liberté économique, à l’investissement dans le capital humain en passant par la gouvernance démocratique, le Bénin répond aux 22 indicateurs de politiques indépendants sur la base desquels le Conseil d’Administration du MCC est censé lier la sélection. Plus besoin de démontrer à la face du monde combien la liberté économique fruit des réformes courageuses engagées par le président Patrice Talon pour améliorer le climat des affaires, recueille les salutations des institutions internationales à travers le monde entier. Lesquelles réformes ont permis la création d’un environnement d’affaires sain qui a décroché la confiance des dizaines de milliers d’entreprises créées chaque année suivant une procédure rapide et simplifiée. En continuant, on retrouve le Bénin avec une détermination affichée sur le plan de l’investissement dans le capital humain. Sous la gouvernance Talon, l’inédite réforme sociale qui permet au pays d’avoir une Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH). Un projet, que Washington le sache, de plus de 300 milliards de Francs CFA qui offre gratuitement une assurance santé à plus de 6,5 millions d’extrêmes pauvres, près de la moitié de la population béninoise.
Bénin, champion africain en transparence budgétaire
Impossible donc de penser à une non-éligibilité du pays. Et ce n’est pas fini. Si la transparence était le cœur de la gouvernance démocratique, et le budget la colonne vertébrale de l’action publique, un pays comme le Bénin sacré 1er de toute l’Afrique francophone en matière de transparence budgétaire en 2019 et auréolé du titre de meilleure gouvernance économique en Afrique la même année par la Banque Africaine de Développement (BAD), ne peut en aucun cas être objectivement pris à défaut sur la gouvernance démocratique. Par conséquent, il n’y a aucun déclin de la gouvernance démocratique au Bénin. L’administration Bien doit cesser de se tromper du pays et retenir que depuis le mercredi 6 avril 2016, où le développeur-né Patrice Talon a fait son entrée au palais de la Marina, à Cotonou, la capitale économique du Bénin, cette gouvernance démocratique est constamment consolidée et surtout rendue productive au grand bonheur de la génération actuelle et celle du futur. En accordant aux autres pays, à savoir le Burkina- Faso, la Côte d’Ivoire et le Niger, qui ont été déclarés éligibles au même titre que le Bénin, l’intégralité de leurs parts respectives du financement régional accordé par le MCC, ceci retarderait à coup sûr le développement du Bénin par rapport aux autres pays.
La rupture de l’égalité des chances de développement
C’est une expression manifestée de l’humiliation infligée au peuple béninois par l’administration Biden. C’est bien regrettable que, le politique américain en influençant négativement les prises dé décision d’un organisme technique et indépendant, place les États-Unis, dans une position délicate, quant à leur responsabilité internationale en matière de protection et de promotion des droits de l’homme et des peuples. Tous les peuples du monde aspirent au développement, et l’égalité des chances de développement des pays de la planète est un droit que Joe Biden et son équipe exécutive sont censées promouvoir partout où la première puissance mondiale agit sur la planète Terre. L’investissement régional en vue au profit du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Bénin, dans le cadre des prochains dons du MCC, devrait contribuer au développement de chacun de ces pays par l’intégration régionale, l’objectif du MCC étant de réduire la pauvreté par la croissance. En décidant de réduire la part de cet investissement faite au Bénin, les États-Unis ont posé un acte qui consacre la rupture de l’égalité des chances de développement entre les peuples de ces 4 pays, et ce, au détriment de celui béninois seul, même si les raisons qui sous-tendent ladite décision étaient objectives, à fortiori pour des prétextes fallacieux et révoltants.
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