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Parlement Européen : 339 voix pour siffler la fin de la circulation des voitures thermiques neuves dans l’UE

Photo : L’hémicycle du Parlement européen, ce mercredi 8 juin


C’est dans 13 ans, la fin des ventes de voitures thermiques neuves dans l’Union Européenne (UE). Une décision historique pour le Parlement européen. Ce dernier a voté, ce mercredi 8 juin en session plénière, pour la proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions des voitures et camionnettes neuves à partir de 2035. Ainsi, seule la vente de véhicules électriques sera autorisée. Une décision qui ne concerne pas les ventes d’occasion et qui n’empêchera pas ceux qui auront acheté un véhicule neuf thermique de continuer à l’utiliser après 2035. « La logique derrière est d’acter la disparition quasi totale des voitures thermiques des routes en 2050, leur durée de vie étant d’environ 16 ans. », explique au journal français Parisien, Phuc-Vinh Nguyen, chercheur de l’Institut Jacques Delorsce et spécialiste de la politique énergétique de l’UE.

« C’est incompatible avec l’accord de Paris et compromet l’objectif européen de neutralité carbone en 2050. »

Pascal Canfin

Cette mesure a été adoptée à Strasbourg par 339 pour (249 voix contre, 24 abstentions). Un vote serré en raison d’une farouche opposition de la droite, inquiète des conséquences pour l’industrie automobile, la première en termes d’emplois en Europe, et qui défendait plutôt une réduction de 90% des émissions automobiles en 2035 (au lieu de 100%), permettant de continuer la vente de véhicules hybrides. « C’est incompatible avec l’accord de Paris et compromet l’objectif européen de neutralité carbone en 2050. », avait tempêté Pascal Canfin (Renew, libéraux), président de la commission parlementaire de l’environnement, dénonçant la « radicalisation anti-Pacte vert » d’une droite victime du « lobbying intense » des industriels. Après le résultat, Pascal Canfin a salué « une victoire majeure » et « une décision historique qui nous mène vers une nouvelle ère, celle de la neutralité climat ».

Les eurodéputés réclament un texte-clé du plan climat de l’UE

L’Europe a imposé dès 2020 un plafond moyen de 95 grammes de CO2 par kilomètre aux constructeurs automobiles, qui devait être encore abaissé de 37,5 % en 2030. Les parlementaires européens se prononçaient sur 8 des 14 textes de la feuille de route proposée en juillet 2021 par la Commission européenne pour réduire de 55% d’ici 2030, par rapport à 1990, les émissions de gaz à effet de serre de l’UE. Ces votes déterminent les positions des eurodéputés avant leurs négociations avec les États membres. Or, le texte central du plan, qui prévoit l’élargissement du marché des quotas d’émissions de CO2 et la suppression progressive des quotas gratuits aux industriels, a été rejeté par 340 voix (265 pour, 34 abstentions). Il sera renvoyé en commission parlementaire pour être réexaminé.

« Coup de tonnerre ! »

Karima Delli

De réaction ? Il n’en manque pas du côté des Verts. « Coup de tonnerre ! La majorité doit revoir sa copie en raison de règles pas assez ambitieuses. Le climat n’attend pas. », s’est réjouie l’eurodéputée Karima Delli (Verts). La proposition traduisait un compromis entre le PPE (droite pro-européenne, première force du Parlement) et Renew (libéraux) pour réduire de 63% d’ici à 2030, par rapport à 2005, les émissions des secteurs soumis au marché carbone: mieux que l’objectif de la Commission (-61%), mais en-deçà du vote en commission parlementaire Environnement (-67%). Surtout, elle ajustait le calendrier pour éliminer les quotas d’émissions gratuits accordés aux entreprises européennes, à mesure que seront taxées les importations dans l’UE de secteurs polluants (acier, aluminium, ciment, engrais, électricité) sur la base du prix du CO2 européen.

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