Photo : Illustration prise le jeudi 8 septembre avant les incidents à Nice entre les supporters locaux et ceux du FC Cologne
Après les violents incidents survenus à Nice, plusieurs matches européens des clubs français s’annoncent bouillants cette semaine. En plus du déplacement de milliers d’allemands dans la cité phocéenne, les turcs de Fenerbahçe iront à Rennes et les Hongrois de Ferencváros à Monaco. Suite donc aux images dramatiques ayant précédé le match entre l’OGC Nice et le FC Cologne, le football français va-t-il connaître de nouveaux débordements ? Cette question n’a pas sa réponse à la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », ici à Porto-Novo. Tout ce qui est certain, ce mardi 13 septembre, les français de l’Olympique de Marseille (OM) reçoivent les allemands de l’Eintracht Francfort en Ligue des Champions, deux jours avant que les turcs de Fenerbahçe et les hongrois de Ferencváros n’aillent respectivement à Rennes et Monaco. Autant de matches qui suscitent l’inquiétude.
Derrière Covid, incidents
En effet, depuis que la gestion de la pandémie de Covid a permis aux supporters français de retrouver les stades, c’est peu dire que des incidents ont accompagné ce retour. La saison 2021-2022 a été émaillée de nombreux incidents, entre jets d’objets contre des joueurs et envahissements de terrain, avec en point d’orgue le fiasco généralisé de la finale de la Ligue des Champions, remportée par le Real Madrid devant Liverpool, à Paris. Et le jeudi 8 septembre, la nouvelle saison européenne a bien mal débuté du côté de l’Allianz Riviera, à Nice, où des hooligans de Cologne (parmi lesquels des alliés parisiens) ont causé de violents incidents dans le stade, sans parler des dégradations commises en ville par les milliers de fans venus sans billet sur la Côte d’Azur.
Risque maximal du côté de Marseille
De quoi faire resurgir de nombreuses craintes quant à la capacité des autorités françaises à gérer les flux de supporters. Des doutes amplifiés par la propension des préfets à interdire les déplacements de supporters adverses lors de rencontres nationales, qui illustrent les manques en matière d’appréhension de ce genre d’événement. « Il ne s’agit pas de dédouaner les gens qui ont décidé de franchir la ligne rouge. Le problème, c’est qu’on a des infrastructures et une culture de la sécurité qui sont défaillantes et ne font qu’augmenter ce risque-là. », décrit Ronan Evain, Directeur général du réseau Football supporters Europe, qui vise à faire remonter les besoins des fans européens afin de mieux organiser leur gestion par les pouvoirs publics.
Maximal de risque à 5/5
Ainsi, la rencontre entre l’OM et Francfort prévue ce soir à 20h (heures béninoises) dans la cité phocéenne fait l’objet d’une surveillance toute particulière. Les autorités, qui ont placé le match au niveau maximal de risque à 5/5, s’attendent à ce qu’environ 8 000 Allemands débarquent en ville à l’occasion de la rencontre, dont moins de la moitié munis de billets, et plus de 300 qui seraient des hooligans violents venus pour en découdre. Des habitués des incidents qui, au cours de leur campagne victorieuse en Europa League l’an passé, ont souvent fait parler pour leur ferveur comme leur capacité à causer des dégâts.
Stade à moitié vide à Rennes
De quoi justifier un imposant dispositif policier avec le déploiement dès ce lundi de plusieurs unités de CRS et la prise par la préfecture de plusieurs arrêtés interdisant tant les rassemblements de supporters en centre-ville et aux abords du stade que la consommation et la vente d’alcool. Reste toutefois une inconnue, et de taille : celle du nombre de supporters de Francfort qui seront parvenus à acheter des billets dans le reste du stade. C’est d’ailleurs aussi ce qui inquiète le Stade rennais à l’heure de recevoir, jeudi 15 septembre prochain, les turcs du Fenerbahçe, en Europa League. Pour éviter que des milliers de supporters turcs n’acquièrent des tickets pour la rencontre, le club breton a même pris la décision de ne vendre aucun billet au grand public.
En tribunes, il n’y aura donc que les abonnés rennais et un peu plus d’un millier de turcs sous haute surveillance dans le parcage. Au total, il y aura donc moins de 20.000 personnes au total dans un stade de 30.000 places. « Cette décision nous attriste mais à la lecture des recommandations de nos interlocuteurs (forces de l’ordre, Division de lutte contre le Hooliganisme, préfecture d’Ille-et-Vilaine et pairie de Rennes, ndlr) et au regard des récents débordements en marge de rencontres de football, elle s’impose comme la plus responsable. », se justifie le Stade rennais dans son communiqué.
Quid des hooligans hongrois ?
Du fait de l’atmosphère bouillante de leurs stades et de la capacité de mobilisation de leurs supporters à l’extérieur, les clubs turcs ont la réputation depuis des années de poser un vrai défi aux pouvoirs publics lors de leurs déplacements. L’une des pages les plus sombres à cet égard demeure une soirée tragique de mars 2001 où de graves violences avaient éclaté au Parc des Princes durant un match entre le Paris Saint-Germain (PSG) et Galatasaray, notamment à cause de la présence de turcs disséminés dans la foule. Pour Monaco, qui recevra ce même jeudi les champions de Hongrie du Ferencváros, le passif n’est pas tout à fait le même avec un club adverse absent des compétitions européennes pendant des décennies jusqu’à 2020.
Les muscles hongroises
Mais, il faut le souligner, depuis lors de déplacements du « Fradi » contre l’Espanyol Barcelone ou le Dinamo Zagreb, et surtout lorsque l’équipe nationale avait entraîné avec elle une marée humaine dans les rues de Marseille pour un match de l’Euro 2016, les hongrois montrent régulièrement les muscles à l’extérieur. D’autant que les plus radicaux des supporters de Ferencváros sont privés depuis des années des matches de leur club de cœur à domicile, du fait d’une politique répressive très poussée contre les agitateurs de stades menée par le président du club. De quoi les pousser à suivre essentiellement leur équipe à l’extérieur. Et à inciter les autorités locales à rester extrêmement vigilantes face aux risques de débordements. La sécurité a d’ailleurs été rehaussée en lien avec la préfecture des Alpes-Maritimes.
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