Photo : Le président américain, Joe Biden (G) et les ex-présidents Barack Obama (M) et Donald Trump (D)
Ce jour, mardi 8 novembre, les américains sont appelés à renouveler toute la Chambre des représentants. Des postes de gouverneurs et d’élus locaux, qui décident des politiques de leur État pour l’avortement ou l’environnement sont également en jeu. Mais il y a trois jours en arrière, c’est un véritable balai de présidents et d’ex-présidents qui s’est présenté aux américains. En effet, le samedi 5 novembre, à 72 heures du début des élections de Midterms (mi-mandat) aux États-Unis, a été synonyme d’une journée marathon de meetings concurrents en Pennsylvanie, un État décisif dans ces consultations électorales dans le pays de l’Oncle Sam. D’un côté, le président américain, Joe Biden, et son prédécesseur démocrate, Barack Obama, qui ont exhorté à « voter » pour protéger la « démocratie ». De l’autre, leur adversaire Donald Trump, qui louche sur les prochaines présidentielles, a lui appelé à la mobilisation d’une « vague géante » républicaine pour « sauver le rêve américain ».
Tous les projecteurs sont braqués sur la Pennsylvanie, ancien bastion de la sidérurgie. Le chirurgien multimillionnaire républicain Mehmet Oz, une vedette de télévision adoubée par Donald Trump, y affrontera le colosse chauve et ancien maire démocrate d’une petite ville, John Fetterman, pour le siège le plus disputé du Sénat. Car de ce poste de sénateur dépend sans doute l’équilibre des pouvoirs de la chambre haute du Congrès, au pouvoir immense. « La démocratie est littéralement sur le bulletin de vote. C’est un moment décisif pour la nation et nous devons tous parler d’une seule voix. », a lancé Joe Biden, sous une lumière bleu et rouge, un immense drapeau américain et les ovations d’une salle de Philadelphie en Pennsylvanie.
Obama à la rescousse de Biden
Le 44ème président des États-Unis d’Amérique, pour qui la nostalgie joue à plein, était quant à lui à Pittsburgh, ville industrielle du même État. Barack Obama y a demandé au « cousin Pookie » et à « oncle Joe », surnom affectueux d’électeurs démobilisés, enfoncés dans leurs canapés, de se lever et « d’aller voter ! » mardi pour les démocrates. « Je t’aime ! », lui a alors lancé quelqu’un dans la foule. « Je vous aime aussi, mais vous devez voter ! », a répondu l’homme politique aux talents oratoires évidents. Il a reconnu que « tout le pays avait traversé des temps difficiles ces dernières années », notamment à cause de la « pandémie historique » de Coronavirus. Mais le père de l’assurance-santé « Obamacare » s’en est pris aux républicains, qui veulent « démembrer la sécurité sociale, l’assurance-maladie et accorder aux riches et aux grandes entreprises davantage de réductions d’impôts ».
Trump veut « mettre fin à la destruction du pays »
Dans le bourg de Latrobe, toujours en Pennsylvanie, le héros des républicains, l’ex-président américain, Donald Trump (2017-2021), casquette rouge « Make America Great again » enfoncée sur la tête et masquant son regard, a galvanisé la foule. Il y a notamment appelé les Républicains à former une « vague géante », pour « mettre fin à la destruction du pays et sauver le rêve américain ». Après une campagne acharnée centrée sur l’inflation, les républicains affichent leur confiance dans leurs chances de priver le président démocrate de ses majorités ce mardi. Si leurs pronostics se confirment, l’homme d’affaires de 76 ans semble déterminé à en profiter pour officialiser au plus vite sa candidature à la présidentielle de 2024.
Cette élection est un choix
L’actuel locataire de la Maison Blanche, lui, a jusqu’ici dit vouloir se représenter, mais la perspective n’enchante pas tous les démocrates en raison de son âge, bientôt 80 ans, et de son impopularité. Le dirigeant démocrate, 46ème président des États-Unis d’Amérique tente de convaincre les américains que cette élection est « un choix » sur l’avenir de l’avortement ou encore du mariage entre personnes du même sexe. Autant de sujets sur lesquels il a promis de légiférer s’il obtient de solides majorités au Congrès. Mais c’est la hausse des prix (8,2% d’inflation en moyenne sur un an) qui reste de loin la principale préoccupation des américains, et les efforts de Joe Biden pour se poser en « président de la classe moyenne » peinent à porter leurs fruits.
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