Photo : Le patron de Twitter, Elon Musk (AFP)
Ce week-end, l’ancien président français, François Hollande, a été piégé par deux humoristes russes, Vovan et Lexus. Ce fait loin d’être insolite, a stupéfait le multimilliardaire, patron de Twitter. Elon Musk s’interroge. En effet, la déclaration de François Hollande n’a pas manqué d’atterrir dans les boucles pro-russes qui ont vite interprété ce « nous » comme étant l’OTAN, et raccourci les propos du chef de l’État pour faire croire que l’Ukraine voulait mener une guerre. « Ils préparent sciemment la guerre mondiale depuis des années et l’avouent ! », a notamment réagi Florian Philippot, président du parti Les Patriotes et connu pour partager des théories complotistes.
« Est-ce que c’est vrai ? », a même demandé le patron de Twitter Elon Musk, en réponse au compte kanekoa.substack.com. Ce dernier avait relayé un passage tronqué de la conversation et écrit que François Hollande était dans cet extrait en train d’avouer que « les accords de Minsk étaient une ruse de l’OTAN pour militariser l’Ukraine ».
« Une manipulation »
Ce tweet a énormément circulé : 4.000 personnes l’ont partagé et près de 40.000 l’ont « aimé ». Face à ce bad buzz, l’ex-chef de l’État français a répondu aux questions de CheckNews afin de mettre les points sur les « i ». « Je ne savais pas du tout que c’était une manipulation. (…). », a d’abord dit François Hollande. « C’était très très bien fait, il arrivait à imiter parfaitement Porochenko pendant l’appel en visio (…) On n’avait pas de raison de se douter de quoi que ce soit. », assure l’ancien locataire de l’Élysée. « Dans aucun de mes propos, parce que c’est sur ça qu’ils essayent de mettre l’accent, je n’ai laissé penser que nous aurions signé les accords de Minsk pour permettre aux Ukrainiens de préparer la guerre. Il s’agissait [pour le pays] de retrouver une stabilité, un équilibre et de renforcer leurs moyens militaires s’ils étaient attaqués. », affirme le président. « Ce qui compte, ce sont les propos que j’ai tenus, et c’est ceux que je tiens [publiquement] dans toutes les interviews, sur les accords de Minsk et sur la responsabilité russe. », poursuit-il. François Hollande a en effet déjà tenu ces propos, notamment lors d’un entretien au journal ukrainien Kyiv Independent en décembre dernier. Ses détracteurs ne semblent pas vouloir s’embarrasser de la nuance.
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