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Niger : La Banque Mondiale bloque ses décaissements

La pression devient très forte sur le peuple nigérien. Le pays est désormais coupé des circuits financiers. En effet, à moins de 96 heures de l’ultimatum de la CEDEAO pour un retour à l’ordre démocratique avec la restauration du président renversé par les militaires au pouvoir, sans quoi, l’organisation sous-régionale peut déployer de soldats au Niger, la Banque Mondiale annonce avoir bloqué tous ses décaissements au profit de notre voisin du Nord. L’institution financière s’est déclarée, ce mercredi 2 août, « alarmée » par les tentatives de renversement du gouvernement démocratiquement élu du Niger et a suspendu jusqu’à nouvel ordre les décaissements dans ce pays. « La Banque mondiale estime que la paix, la stabilité et l’État de droit sont essentiels pour créer un monde sans pauvreté sur une planète vivable. Nous sommes alarmés par les efforts visant à renverser le gouvernement démocratiquement élu du Niger. », a déclaré l’institution financière dans un communiqué.

Entre 2022 et 2023, 600 millions de dollars d’aide

Ainsi, à Niamey, on ne peut plus retirer de cash aux distributeurs de billets. Les prix des produits de première nécessité montent en flèche sur les marchés, d’autres manifestations sont appelées à être observées devant l’ambassade de France, ce jeudi 3 août. Rappelons que Paris a déjà mis fin à son opération d’évacuation où la quasi-totalité des ressortissants français et européens est en sécurité tandis que les États-Unis appellent les leurs à quitter le pays au plus vite. Il faut dire que la décision de l’institution de la capitale américaine, Washington, va économiquement affaiblir Niamey. Et pour cause, le Niger possède l’un des plus importants portefeuilles de la Banque Mondiale en Afrique, qui s’élève à un montant de 4,5 milliards de dollars couvrant les secteurs prioritaires du pays. Entre 2022 et 2023, le pays a également reçu 600 millions de dollars d’aide budgétaire directe de la part de la banque.

« En conséquence, la Banque mondiale a suspendu les décaissements pour toutes les opérations jusqu’à nouvel ordre… »

Banque Mondiale

À en croire Washington, la mesure est à appliquer pour toutes les opérations financières au Niger sauf aux partenaires du secteur privé. « En conséquence, la Banque mondiale a suspendu les décaissements pour toutes les opérations jusqu’à nouvel ordre, à l’exception des partenariats avec le secteur privé qui se poursuivront avec prudence. », précise la Banque Mondiale. « Nous sommes animés par l’ambition d’améliorer la qualité de vie et les opportunités pour le peuple nigérien. », ajoute le communiqué. Pour la menace de la CEDEAO à travers le déploiement de 20.000 soldats en quelques heures au Niger, elle est au final une assez faible menace par rapport à la catastrophe intérieure qui arrive quant à elle immédiatement. L’empressement de l’organisation sous-régionale de réagir est, à voir de près, certainement lié à de graves conséquences que ce coup d’état pourrait avoir non seulement sur les progrès démocratiques, mais aussi et surtout sur la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. 

75 millions de dollars à l’étude pour 2023

La CEDEAO a envoyé une délégation au Niger, ce mercredi pour négocier avec les officiers militaires qui ont pris le pouvoir, dans l’espoir de trouver une solution diplomatique avant qu’elle ne doive décider d’intervenir ou non. Inutile de rappeler que le mercredi 26 juillet dernier, une junte militaire a renversé le président démocratiquement élu du Niger, Mohamed Bazoum, et son gouvernement. Il est à relever qu’il s’agit du septième coup d’État militaire en moins de trois ans en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Soulignons que la filiale de la Banque dédiée au secteur privé, la SFI, a mobilisé près de 50 millions de dollars d’investissements au Niger au cours des trois dernières années, et des projets d’une valeur de 75 millions de dollars sont à l’étude pour cette année.

Punition internationale 

Il convient de noter que l’Agence multilatérale de garantie des investissements, la branche de la Banque Mondiale, chargée du risque politique, a soutenu un projet dans le secteur des technologies financières au Niger, d’une valeur de 2,25 millions de dollars, et a développé une réserve de projets dans les secteurs de l’énergie renouvelable et des télécommunications. Au regard de cette punition internationale, qui nous rappelle la même punition pour l’Irak 1991 où les irakiens ont subi des désagréments, avec les pauvres d’abord puis dans une moindre mesure, la classe moyenne, mais chose certaine, jamais la classe dirigeante, jusqu’où les hommes en uniforme sont-ils prêts à aller dans ce bras de fer politico-militaire ? La réponse n’est pas à la rédaction  differenceinfobenin.com et celle du  journal quotidien  « Différence Info » du Groupe de presse  «  DIFFÉRENCE », ici à Porto-Novo. À Abuja, on dit wait and see !

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