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Gabon : La France condamne le coup d’État militaire, la CEEAC dans le comportement de la CEDEAO ?

Photo ; Le président français, Emmanuel Macron


Nouveau putsch sur le continent africain. C’est dans sa zone Centrale que ce dernier vient de frapper. En effet, quelques heures après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo Ondimba à la tête du Gabon, ce mercredi 30 août, au milieu de la nuit, un groupe d’une douzaine de militaires a annoncé, dans un communiqué lu sur la chaîne de télévision nationale Gabon 24 (abritée au sein de la présidence), l’annulation des élections et la dissolution de « toutes les institutions de la République », du gouvernement à l’Assemblée nationale en passant par la Cour constitutionnelle. Le président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a depuis été placé « en résidence surveillée » et est entouré de sa famille et de ses médecins, ont précisé les putschistes. L’un de ses fils a été arrêté, pour « haute trahison »

« La France condamne le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon. »

Olivier Véran

Ce coup d’état, bien qu’il soit fait sans effusion de sang, suscite des réactions à travers le monde. l’Europe ne s’est pas fait tarder pour laisser entendre la voix de l’un de ses pays. « La France condamne le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon. », a annoncé le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, en indiquant que Paris « surveille avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation ». La diplomatie française « réaffirme son souhait que le résultat de l’élection, lorsqu’il sera connu, puisse être respecté. », a ajouté Olivier Véran lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres de ce jour. Dénonçant « une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos », les militaires annoncent avoir « décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place ». « À cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés ». Ces hommes en uniforme ont indiqué qu’ils s’exprimaient au nom d’un « Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI ndlr) », et annoncé que les frontières du pays étaient « fermées jusqu’à nouvel ordre ».

Élection contestée

Parmi ces militaires figuraient des membres de la Garde Républicaine (GR), la garde prétorienne de la présidence, reconnaissables à leurs bérets verts, ainsi que des soldats de l’armée régulière et des policiers. Pendant cette déclaration, des tirs d’armes automatiques retentissaient à Libreville, la capitale gabonaise. Quelques heures plus tard, Internet a été rétabli dans le pays, trois jours après avoir été coupé par le gouvernement qui invoquait des risques de violences le jour de la présidentielle. Ce qui ressemble à un coup d’État survient après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, qui a vu le chef de l’État sortant, Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, obtenir un troisième mandat avec 64,27% des suffrages exprimés. Le candidat de la majorité présidentielle a battu son principal rival, le candidat de l’opposition Albert Ondo Ossa, qui n’a recueilli que 30,77% des voix, mais avait dénoncé des « fraudes orchestrées par le camp Bongo » deux heures avant la clôture du scrutin samedi, et revendiquait alors déjà la victoire. D’où une élection contestée par le camp de l’opposition. Ces résultats officiels ont été égrenés en plein milieu de la nuit sur la télévision d’État, sans qu’aucune annonce de l’événement n’ait été faite préalablement.

La CEEAC dans le comportement de la CEDEAO ?

En plein couvre-feu, donc, et alors que l’internet est coupé dans tout le pays, deux mesures décrétées par le gouvernement samedi avant la fermeture des bureaux de vote, afin de parer selon lui à la diffusion « de fausses nouvelles » et à d’éventuelles « violences », Ali Bongo Ondimba a été déclaré réélu. Son père avait dirigé le Gabon du 2 décembre 1967 à sa mort, soit le 8 juin 2009, après avoir été vice-président du pays sous le mandat de Léon Mba. Son fils l’a succédé et a toujours été réélu président jusqu’à ce jour, mercredi 30 août, jour où il a été aidé par un coup d’état pour aller se reposer et s’occuper de sa santé. Un putsch qui sonne comme un coup de grâce pour le peuple gabonais. Tout le continent africain déplore l’ensemble des réactions objectivement observables de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au sujet du coup d’état du mercredi 26 juillet dernier, au Niger. La CEDEAO va-t-elle conseiller sa sœur, la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) de prendre des mesures extrêmes comme celle d’une éventuelle intervention militaire de l’organisation au Gabon afin de restaurer le président démocratiquement élu pour un retour à un ordre constitutionnel ? Wait and see, dit-on au Nigeria. Rappelons que la CEEAC regroupe dix pays, à savoir l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale, la République Démocratique du Congo (RDC), le Sao Tomé et Principe, et enfin le Tchad où un fils est aussi au pouvoir après la mort de son feu père.

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