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France : Les retrouvailles entre le gouvernement et les agriculteurs risquent d’être tendues ce mardi 20 février sur les lois Egalim

Photo : Le ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau


Une réunion de crise, à quatre jours du Salon de l’agriculture. Les représentants des agriculteurs, des industriels agroalimentaires et de la grande distribution ont rendez-vous, ce jour, mardi 20 février, au matin, au ministère de l’Agriculture. Cette réunion fait suite aux revendications des syndicats sur les bas salaires des professions agricoles, ces derniers dénonçant, entre autres, des négociations asymétriques avec les industriels de l’agroalimentaire. Autour de la table, quatre ministres français concernés par le sujet : Bruno Le Maire, qui possède le portefeuille de l’Économie ; Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture ; Olivia Grégoire, au Commerce ; et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. Ce comité de suivi des négociations commerciales débutera dans quelques instants, à 11h 15 précisément et s’annonce particulièrement tendu.

124 contrats hors la loi dans le viseur du ministre

Le comité vise en effet à « garantir la bonne application des lois Egalim », censées éviter que les agriculteurs vendent à des prix inférieurs à leurs coûts de production, a expliqué le gouvernement Attal dans un communiqué. Or ce lundi 19 février encore, un mois après les premières manifestations, des agriculteurs ont défilé de Marseille à Dunkerque pour « mettre la pression » sur le gouvernement, espérant que les promesses et annonces faites début février se concrétisent au plus vite. À la suite du mouvement de colère des agriculteurs, qui a connu son apogée fin janvier dernier et début février, et qui pourrait rebondir avec le Salon, le gouvernement avait annoncé vouloir renforcer le contrôle des contrats signés dans le cadre des négociations entre distributeurs et industriels. Sur le sujet, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé le 5 février avoir identifié 124 contrats signés entre industriels et distributeurs dans le cadre des négociations commerciales ne respectant pas la loi, et avoir envoyé des injonctions pour contraindre les entreprises concernées à s’y conformer.

« Ils ont quinze jours pour expliquer pourquoi ils ne se sont pas conformés et pour s’y conformer, faute de quoi industriels et distributeurs encourront chacun une amende pouvant aller jusqu’à 5 millions d’euros. » 

Bruno Le Maire

L’argentier francais est allé très fort dans ses injonctions. « Ils ont quinze jours pour expliquer pourquoi ils ne se sont pas conformés et pour s’y conformer, faute de quoi industriels et distributeurs encourront chacun une amende pouvant aller jusqu’à 5 millions d’euros. », a menacé le ministre, promettant de rendre publics leurs noms. Bruno Le Maire et Marc Fesneau tiendront un point presse à l’issue du comité. Également en amont du salon de l’agriculture, les syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) sont attendus, ce mardi, à 15 heures, à l’Élysée, pour une réunion avec Emmanuel Macron. Le président de la République française s’est entretenu la semaine dernière avec les autres représentants de la profession (Coordination rurale, Confédération paysanne et Modef).

La préoccupation de l’exécutif

Son Premier Ministre Gabriel Attal tiendra pour sa part une conférence de presse dédiée à la crise agricole ce mercredi. Autant de signes qui montrent la préoccupation de l’exécutif à l’égard d’un mouvement qui a déjà fait preuve de sa capacité de propagation. Pour cause. Invité de France 2, ce mardi matin, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA a une nouvelle fois mis en garde le gouvernement à quelques jours de l’ouverture du salon de l’agriculture. « Le monde agricole ne veut plus attendre et veut des décisions très concrètes qui changent la vie dans nos exploitations. », a-t-il soufflé, en assurant qu’à l’heure actuelle, « personne n’imagine que le président de la République déambule dans les allées du salon, comme cela se passe traditionnellement. On est dans une situation de crise. »

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