C’est un examen de « routine » pour le président américain Joe Biden. Pourtant, bien que courante, la coloscopie est une intervention qui doit se réaliser sous anesthésie générale. C’est pourquoi, le président américain a transféré, ce vendredi 19 novembre, pendant quelques heures, ses pouvoirs à la vice-présidente Kamala Harris qui a pris temporairement le pouvoir, le temps que Joe Biden réalise cette intervention de routine. La coloscopie est une intervention médicale très fréquente. Dans les pays développés, comme en France par exemple, en 2011, plus d’un million (1,28 million) de coloscopies avaient été réalisées, dont 6 sur 10 parmi les 50 à 74 ans. Le but de cet examen est d’étudier la paroi interne de l’intestin, afin d’en détecter de possibles anomalies, notamment un cancer du côlon. « Cet examen est mené grâce à un endoscope (tube souple muni d’une petite caméra, d’une lampe et, si besoin, d’instruments chirurgicaux passant par le canal de l’endoscope). », note le site de l’Assurance maladie. Cet endoscope permet non seulement d’observer, mais aussi et surtout d’effectuer des prélèvements ou des ablations (de polypes, par exemple).
Diagnostic du cancer du côlon
Cancer du côlon, mais aussi maladie de Crohn, polypes, rectocolite, sont autant de diagnostics qui peuvent être posés à l’issue d’une coloscopie. Si l’examen en tant que tel ne dure que quelques minutes, c’est sa préparation qui prend du temps et qui est tout sauf anodine. En effet, pour pouvoir observer en détail l’intestin, celui-ci doit être propre… Ce qui est impossible (et normal, et naturel!) lorsque l’on mange tous les jours.
Régime « sans résidu »
C’est pourquoi un régime strict doit être suivi par le patient un jour ou deux avant l’intervention. Un régime qu’on appelle « sans résidu », c’est-à-dire sans fibres alimentaires. Le médecin donne alors une liste précise des aliments consommables lors de ce régime, parmi lesquels :
- bouillons sans légumes
- pâtes non complètes
- pommes de terre
- viande
- poisson
- compotes de fruits cuits
- pain blanc
Le temps de quelques repas, donc, le patient se voit contraint de manger plus ou moins la même chose, qu’il s’agisse du petit-déjeuner ou du dîner. À l’issue de ce régime, et c’est là que les choses se corsent encore un peu plus, le patient doit avaler « un liquide de préparation de l’intestin. Il s’agit d’un produit à ingérer en une à deux fois, la veille et/ou quelques heures avant l’examen, selon la prescription. Ce médicament provoque rapidement une diarrhée très importante, sans douleurs abdominales. ». Vous l’aurez compris, mieux vaut ne pas avoir de rendez-vous professionnel important la veille d’une coloscopie, et mieux vaut avoir des toilettes à proximité. D’où l’absence de Joe Biden. D’ailleurs, il est conseillé sur le site de la Sécurité sociale de « reporter tout déplacement professionnel ou d’agrément durant les jours concernés ».
Anesthésie générale
Vient alors le jour de l’examen. Le patient doit arriver à jeun, ce qui implique de ne rien manger ni boire pendant les heures qui le précèdent. La coloscopie se réalise sous anesthésie. En effet, comme expliqué ci-dessus, le médecin explore la paroi interne de l’intestin grâce à un endoscope. En d’autres termes, une petite caméra capable de faire aussi des prélèvements est introduite par l’anus jusqu’à observation complète de l’intestin (rappelons que celui-ci peut mesurer jusqu’à 7 mètres). Après avoir été conduit en salle de réveil et surveillé pendant une heure environ, le patient peut rentrer chez lui. C’est donc ce qu’on appelle une chirurgie ambulatoire. Les complications sont rares mais, dans certains cas, « peuvent survenir : perforation de la paroi digestive, hémorragie digestive… ». Auquel cas le patient doit rapidement prévenir son médecin. Voilà donc pourquoi Joe Biden transfère ses pouvoirs à Kamala Harris. Reste à savoir quel sera son bilan de santé, dont les résultats devraient être publiés ce jour même.
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