Photo : Le président nigérian, Muhammadu Buhari
Ça peut ne pas être vu sous cet angle, mais c’est bien cela pour ceux qui savent décoder le langage codé. L’appel du président nigérian, Muhammadu Buhari, est bien codé pour les béninois. Le Bénin et son grand et géant voisin de l’Est, le Nigeria, sont deux peuples, inutile de le rappeler, très attachés à la culture du respect de la Constitution. Ils ne sont pas dans le registre des pays qui sont Pour le rallongement à trois mandats et qui vivent la situation que cela prévaut. « C’est une situation qui génère des crises et des tensions politiques dans notre sous-région. », affirme le président nigérian. Comme le chef de l’État béninois, Patrice Talon, Muhammadu Buhari est contre la crise politique causée par une envie de troisième mandat. « Dans l’état actuel des choses, les défis auxquels la sous-région est confrontée sont énormes ; des questions socio-économiques aux questions de sécurité, la sous-région de la CEDEAO ne peut donc pas se permettre une nouvelle crise politique, sous couvert de rallongement du nombre de mandats. », soutient l’homme fort du Nigeria.
Au regard de l’ambition des présidents africains au Sud du Sahara à aller jusqu’au troisième mandat consécutif, le dirigeant de la première puissance économique du continent s’est adressé à ses paires en général, mais à son homologue béninois en particulier. « Il est important qu’en tant que dirigeants de nos États membres individuels de la CEDEAO, nous devons adhérer aux dispositions constitutionnelles de nos pays, en particulier sur le nombre de mandats. », avait déclaré Muhammadu Buhari lors de la 57ème session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Niamey, au Niger. Une déclaration qui affiche clairement la volonté du locataire du Palais d’Aso Roch, à Abuja, de ne plus briguer la magistrature suprême de son pays à la fin de son deuxième mandat consécutif à la tête du Nigeria. Si le deuxième mandat n’était plus d’actualité au Nigeria, au vu des dires de son dirigeant actuel, au Bénin, eh bien, il est fortement sur tapis. En effet, le nombre de mandats présidentiel consécutif au Bénin est limité à deux.
L’actuel président béninois est en train de finir son premier mandat quinquennal à la tête du pays. Patrice Talon, 63 ans le 1er mai prochain, est constitutionnellement éligible pour un second mandat. Considérant donc la déclaration de Muhammadu Buhari qui appelle à l’adhésion des dispositions constitutionnelles, le nigérian invite de ce part, le chef du Nouveau Départ au Bénin à être candidat dans la course à sa propre succession lors de la présidentielle de cette année. « Cet appel à la retenue est lié à la nécessité de garantir des élections libres, justes et crédibles. Cela doit être le fondement de la démocratie dans notre sous-région, tout comme la nécessité d’adhérer à l’état de droit. », avait conclu Muhammadu Buhari avant de congratuler les chefs d’État qui ont respecté la Constitution en faisant les deux mandats consécutifs à la tête de leur pays. « Je félicite ceux parmi nous qui ont résisté à de telles tentations, car ils seront considérés comme des modèles exceptionnels dans leurs pays respectifs et dans la sous-région dans son ensemble. », avait-il exprimé. Vivement que son appel soit bien entendu par l’homme de la Rupture afin que le cap du développement durable soit maintenu jusqu’au « Bénin Révélé ». Rappelons que le 1er tour du scrutin présidentiel est prévu pour se dérouler au Bénin, le 11 avril prochain.
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