Photo : Sébastien Chadaud-Pétronin, ce jeudi 4 novembre
Comme le dit un proverbe africain, citation : « quand on est sous un arbre et on ne parle pas, c’est l’oiseau qui défèque sur la tête. », fin de citation. Et lui, il a parlé ce jour, mais pas depuis le Mali chez sa mère, plutôt de Suisse où il est installé. Le fils de la travailleuse humanitaire Sophie Pétronin a saisi le même canal que le gouvernement français pour défendre sa mère après les attaques politiques, notamment celles de Paris. Sébastien Chadaud-Pétronin a pris la parole au micro de BFMTV pour défendre sa mère, très critiquée depuis que l’annonce de son retour dans le pays africain où elle a été gardée captive pendant quatre ans a été officialisée. Ce jeudi 4 novembre, le fils de l’ancienne otage française à Gai, au Nord du Mali, a dénoncé un récit incomplet de la libération de sa mère et assure qu’elle prend toutes les mesures de sécurité au Mali. « Je pense qu’on est vraiment en train de déraper dans cette histoire… », a d’abord indiqué Sébastien Chadaud-Pétronin. C’est clair que le fils de Sophie Pétronin ne goûte guère aux réactions qu’a suscitées l’information au sujet de sa mère, comme il l’a expliqué ce jeudi au micro de nos confrères de BFMTV.
Sébastien Chadaud-Pétronin réagissait notamment aux différentes prises de parole de responsables politiques ayant fait suite à l’avis de recherche diffusé le week-end passé par les autorités de Bamako, confirmation du retour (contre l’avis des autorités occidentales) de la septuagénaire dans le pays de sa captivité. « Trahison », « irresponsabilité », « bouffonne », « insulte à notre pays », « complètement dingue », « indécent », sont autant de termes qui ont été employés par la classe politique française pour qualifier le retour inédit de Sophie Pétronin au Mali dirigé par les putschistes. « On se vante de sa libération, mais on en a honte. », a notamment répondu l’homme ce jeudi sur BFMTV. « on veut faire de l’humanitaire et on a honte de ceux qui veulent aider les autres. », ajoute-t-il. Sébastien Chadaud-Pétronin, dans sa sortie médiatique de ce jour, a fait un récit parcellaire de la libération de sa mère en octobre 2020. Il est revenu sur un point particulier de la polémique qui est montée ces derniers jours (et qui avait déjà éclaté lorsqu’une partie de la droite et de l’extrême droite avaient entendu l’envie de Sophie Pétronin, immédiatement après sa libération, de retourner au Mali), à savoir que la fin de la captivité de sa mère aurait été monnayée contre la libération de 200 jihadistes. Une fausse information, à en croire Sébastien Chadaud-Pétronin (comme l’assurait déjà le Premier-ministre français Jean Castex à l’époque).
Pour le fils de l’ancienne otage française, jusqu’à ce jour, qui mérite les remerciements de la famille, proches et alliés de Sophie Pétronin. « J’ai longtemps cherché à savoir à qui je devais présenter mes remerciements, ma mère aussi. Mais on n’a jamais su à qui dire merci. », a expliqué Sébastien Chadaud-Pétronin qui demande à savoir le rôle de Bamako et de Paris dans la libération de sa mère. « On ne sait pas quel est le rôle de la France dans sa libération et le Mali aussi était à la manœuvre. », soutient-il. D’après lui, l’information de la libération de combattants jihadistes est aujourd’hui relayée de manière uniquement parcellaire : « On ne dit pas qu’il y avait également des négociations pour faire libérer le premier ministre malien (en réalité le principal opposant à l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, ndlr) et qu’elle a fait partie d’un paquet. ». En effet, l’ancien ministre malien aujourd’hui décédé, Soumaïla Cissé, a bien été libéré en compagnie de Sophie Pétronin en octobre 2020. Ce qui fait dire à son fils que sa « mère n’a pas été échangée contre 200 assoiffés de sang. On veut la faire passer pour la méchante et la responsable de l’histoire. ».
En outre, Sébastien Chadaud-Pétronin a tenu à balayer sur BFMTV les critiques selon lesquelles sa mère mettrait en danger les soldats français ou les intérêts de la France au Mali, pays dans le viseur des États-Unis. Elle ne prend aucun risque, assure ainsi l’homme. « Elle pourrait être une cible particulière du fait qu’elle a déjà été prise en otage et de ce fait, elle est assignée à résidence. C’est moi qui lui ai proposé ce schéma-là, et il y a quelqu’un auprès d’elle juste pour garantir sa sécurité. », a précisé Sébastien Chadaud-Pétronin. À en croire le fils de la mère adoptive d’une fillette malienne, Zeinabou, le Mali semble être la seule solution pour Sophie Pétronin. Il assure d’ailleurs que les autorités françaises « savent très bien » où Sophie Pétronin se trouve et « dans quelles conditions où elle vit, avec toutes les mesures de sécurité qu’elle prend. ». Tant et si bien que pour lui, « faire croire qu’elle est retournée auprès de ses bourreaux dans le nord-Mali, qu’elle met en danger la vie de nos soldats, je pense que ce n’est pas très responsable non plus. ». Et de toute manière, pour la santé de sa mère, notamment mentale, il n’y avait guère d’autre solution que ce retour au Mali. « Après avoir passé quelques mois en Suisse, elle était très malheureuse. », raconte-t-il. « Ça a été très difficile de retrouver une joie de vivre, de retrouver le sens de sa vie. Peut-être qu’elle ne se sentait pas chez elle ici en Suisse et qu’elle ne se sentait pas chez elle non plus en France. », a poursuivi Sébastien Chadaud-Pétronin. D’après Sébastien Chadaud-Pétronin qui est installé en Suisse, sa mère n’avait donc qu’une envie : retrouver le Mali. L’homme résume finalement sa prise de parole. « C’est pour cela que l’on a voulu rétablir la vérité et que l’on va, je l’espère, rapidement retrouver l’anonymat après cette interview. », a conclu Sébastien Chadaud-Pétronin. Ce qui est certain, les jours à venir nous réservent bien d’autres étapes dans l’affaire Sophie Pétronin.
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