Le plus dur est fait : La liste des candidats. Les élections municipales auront bel et bien lieu au Sénégal l’année prochaine. Mais avant d’aller aux urnes pour exercer son droit et accomplir son devoir civique, les sénégalais doivent connaître qui se disent capables de défendre la cause du développement à la base. Ceci est possible à travers une liste des candidats validée par l’organe en charge de l’organisation des élections. Le Sénégal en dispose. Il s’agit de la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA), exactement comme ici au Bénin. Elle vient de clôturer le dépôt des listes en lice pour les élections municipales du dimanche 23 janvier prochain. À partir de ce vendredi 5 novembre, les sénégalais ont une idée des candidats qui se lancent dans la conquête des différentes municipalités du pays. Mais qui sont ces candidats qui vont se batailler dans les urnes pour diriger les grandes villes du Sénégal ? D’abord, il faut dire que ce scrutin est le premier scrutin depuis la présidentielle de février 2019 remportée par le président Macky Sall pour un deuxième mandat. L’enjeu est bien important et donc de taille, amenant les investitures à laisser place aux tiraillements voir des déchirements, notamment au sein des principales coalitions politiques. C’est le cas de Benno Bokk Yakaar de la mouvance, Yewwi Askan Wi de l’opposition formée autour d’Ousmane Sonko et de l’ex-ministre et l’ex-maire de Dakar gracié par Macky Sall en septembre 2019, Khalifa Sall, et la coalition Wallu Sénégal pour porter le PSD de l’ancien président sénégalais Me Abdoulaye Wade.
Dakar, le centre de la grande lutte
Ainsi, à la capitale Dakar, le centre de toutes les luttes, dans le but de l’arracher des mains de l’opposition, la mouvance voit la candidature du ministre sénégalais de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, la plus solide face à celle de l’actuel maire de Mermoz-Sacré-Cœur Barthélémy Dias. À ces deux hommes politiques, ajoutons trois autres biens connus sur la scène politique sénégalaise : Doudou Wade, candidat de la coalition Wallu Senegal ; Pape Diop, aussi ex-maire de la capitale ; et Bougane Guèye Dany, un patron de presse. Tous ces hommes vont devoir affronter une seule femme qui est candidate à sa propre succession à la tête de la municipalité de Dakar : Soham el Wardini va lutter sous la bannière du parti Union Citoyenne Bunt Bi. De la ville capitale sénégalaise, rendons-nous dans l’une des quatorze (14) régions administratives du Sénégal, frontalière avec la Gambie au Nord et la Guinée-Bissau au Sud, pour retrouver les candidats se lancent à l’assaut de la mairie de Ziguinchor en Casamance. Le premier a pour identité Ousmane Sonko de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi. Le choix de la coalition Benno Bokk Yakaar formée autour du Pouvoir en place, a fait claquer la porte de la coalition par le maire sortant Abdoulaye Baldé jugeant le choix du chargé des élections du parti présidentiel, Benoît Sambou, de « trahison ». À signaler également des déchirements à Saint-Louis, une autre grande ville sénégalaise où Mansour Faye, candidat à sa propre succession, porte l’espoir de la mouvance face à un autre candidat du parti présidentiel, Mary Teuw Niane.
Thiès, bonjour rupture
Après Dakar, Ziguinchor, Saint-Louis, direction Thiès. Là-bas, le maître du terrain est l’ancien Premier ministre sénégalais Idrissa Seck, l’un des soutiens indéfectibles de Macky Sall. Idrissa Seck va battre la campagne pour Benno Bokk Yakaar qui a porté sa casquette à un membre du gouvernement actuel, le ministre sénégalais de l’Économie Numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diattara. Là également, le déchirement au sein du parti Rewmi d’Idrissa Seck a poussé l’actuel maire qui a été élu sous les couleurs de ce parti, à créer sa propre liste. Talla Sylla va indépendamment avec Waa Thiès face aux dinosaures du Pouvoir pour briguer un deuxième mandat municipal à la tête de la ville de Thiès. En lice du côté de Yewwi Askan Wi, il faut citer Babacar Diop des Forces Démocratiques du Sénégal (FDS). Là encore, bonjour la rupture avec l’ancien député Moussa Tine. Voilà ceux qui se disent prêts à gérer les affaires municipales dès l’année prochaine. Mais faut-il le rappeler encore qu’il urge que les candidats puissent tourner le dos à des frustrations, tourner la page des listes parallèles et détailler leur projet de société pour ces élections locales. Car, que ces hommes et femmes politiques sénégalais le veuillent ou non, la consultation électorale du dimanche 23 janvier 2022 est bien un exercice national pour les forces politiques en lice et qu’il importe de réussir. Il convient de noter que pour le compte du scrutin municipal au Sénégal début de l’année prochaine, la CENA a enregistré soixante-dix-neuf 79 listes de partis ou coalitions de partis.
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