Terminé ! Tout le monde descend. Conformément aux dispositions des Articles 38 et 40 de la loi N°2019-43 du 15 novembre 2019 portant Compagne électorale en République du Bénin, la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) a ouvert, le lundi 1er février, l’enregistrement des déclarations de candidatures à l’élection présidentielle du 11 avril prochain. La même loi disposant également comme délais légaux, 50 jours avant la date de démarrage de la campagne électorale, la CENA a clôturé ce jeudi 4 février à minuit l’opération du dépôt des candidatures. Cette opération, réussie avec le système de parrainage, présente la présidentielle béninoise d’avril prochain très particulière et permet surtout à la CENA de passer une importante étape dans la tenue du scrutin présidentiel d’avril prochain. De la levée du dernier jour jusqu’à la dernière minute, les potentiels candidats ont donné du boulot aux membres de l’institution chargée de l’organisation et de la supervision des élections au Bénin. À la fermeture de la porte de la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA), à Cotonou, la capitale économique du Bénin, ils sont finalement vingt (20) à avoir déposé leur dossier dans les délais fixés par la loi. Au rang de ces derniers, en dehors des candidats connus et favoris à cette présidentielle béninoise dont le président sortant béninois, Patrice Talon, il faut noter non seulement de nombreux indépendants, mais aussi novices et surtout de vrais inconnus aux béninois. Le candidat Eudes Houessou Aholou, qui vit aux États-Unis avec toute sa famille, en est un. « Moi, j’ai quitté les États-Unis en 2017 où j’ai encore ma famille. Parce que je crois à la liberté, je crois en la justice. », a soutenu le candidat indépendant. À en croire ce dernier, il s’engage pour la génération future. « J’ai constaté que notre pays manque de justice. Je suis en train de m’engager pour me battre pour nos enfants qui méritent un avenir meilleur. », a déclaré Eudes Houessou Aholou.
Il est à souligner qu’à la veille de la clôture de l’opération du dépôt des candidatures pour la présidentielle béninoise d’avril prochain, l’opposition continue de se chercher dans le respect des dispositions législatives en vigueur dans le pays. En effet, mercredi 3 février, si les Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), avaient pu tirer leur épingle du jeu en désignant leur duo de candidats, les autres partis de l’opposition ont connu d’échec. En cause, le Front pour la Restauration de la Démocratie (Collectif de l’opposition radicale au président Patrice Talon), de concertation en concertation, n’a rien tiré de concret. La guerre de leadership a dominé sur la désignation du duo Joèl Aïvo et Reckya Madougou, avec un échec cuisant mettant dos à dos les candidats au sein de ce collectif. Cet échec a ouvert une autre porte à l’ancienne garde des Sceaux, ministre béninoise de la Justice, de la Législation et des Droits de l’Homme du gouvernement de l’ancien président Thomas Boni Yayi (2006-2016), ancienne Porte-parole du même gouvernement, ancienne ministre de la Microfinance, de l’Emploi des Jeunes et des Femmes. L’actuelle Conseillère Spéciale du Président de la République du Togo, Faure Essozimna Gnassingbé, la béninoise Reckya Madougou a été finalement portée par le parti Les Démocrates dont le président d’honneur est Thomas Boni Yayi. Pour son challenger, le professeur de droit s’est associé à l’ancien Ambassadeur du Bénin en Turquie, Moïse Kérékou, pour le compte du Front pour la Restauration de la Démocratie. « Nous avons tout fait pour que nos dossiers de candidatures, aussi bien pour ma modeste personne que pour le vice-président soient le plus parfait possible. », a fait savoir Joèl Aïvo avant de se plaindre du système de parrainage. « Nous avons fait tout ce qu’il fallait pour payer même la caution de 50 millions, malheureusement, on nous a refusé le parrainage. », a affirmé l’agrégé de droit.
Tout comme l’opposant, presque tous les candidats de l’opposition ont une dent contre le système de parrainage en accusant principalement la mouvance présidentielle avec pour motif : la confiscation des parrainages. Ce qui a fait réagir la colistière Mariam Chabi Talata épouse Zimé Yerima qui représentait le locataire sortant et candidat à sa propre succession au Palais de la Marina, le président Patrice Talon, à la CENA, ce jeudi. « Les lois lui permettent de se faire représenter et il s’est fait représenter par moi, je suis la candidate à la vice-présidence. », a d’abord expliqué la colistière du candidat Patrice Talon avant de bondir sur l’accusation de l’opposition. « La mouvance est là pour la bonne marche de la démocratie, elle n’a aucun intérêt à confisquer les parrainages. », a vigoureusement réagi l’actuelle Première Vice-présidente de l’Assemblée nationale, l’honorable Mariam Chabi Talata épouse Zimé Yerima. Il convient de relever que dans la suite du calendrier de l’organisation complète du scrutin présidentiel du 11 avril 2021, les 20 candidats enregistrés disposent encore de 72 heures pour compléter les pièces manquantes de leurs dossiers. Car, selon la CENA que préside le Professeur Emmanuelle Tiando, l’institution va procéder à la publication de la liste provisoire des candidats pour l’élection présidentielle, le mercredi 10 février prochain. Cette opération prendra fin le lundi 15 février, avant la publication de la liste définitive une semaine après, soit le lundi 22 février. Rappelons que le calendrier de la CENA précise cette opération à un mois du démarrage de la campagne pour le compte du premier tour du scrutin qui a lieu le dimanche 11 avril.
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